Comité de la Vallée de la Marne
Les Rubriques du Bridgeur
CL. : Mariée jeune (à 18 ans) et déjà mère d'une fille, mais joueuse de cartes depuis la petite enfance, ma première rencontre avec le bridge fut livresque ! Sur les conseils d'un ami, j'ai dévoré deux livres excellents : "La longue d'abord" de Jais, et "l'Encyclopédie du jeu de la carte" d'Albaran. Les subtilités exposées m'ont tellement séduite que j'ai décidé de téléphoner à SVP pour savoir où l'on pouvait rencontrer d'autres joueurs (ni le minitel ni l'internet n'existaient au début des années 60 !).SR. : Comment devient-on une championne ?
Je m'en souviens comme si c'était hier : J'ai appelé un lundi matin, et dès le lundi après midi, je prenais un cours, et dès le lendemain, je jouais en tournoi !
CL. : Mon professeur, Roger Charmet, un enseignant très intelligent, m'a tout de suite confronté à sa vision moderne des enchères : Les Texas, Spoutnik et autres Truscott n'étaient pas très connus alors ! Il m'a recommandé autour de lui, et cela m'a permis de remporter le mixte par équipe de 3ème série, puis d'aller jusqu'en demi finale du paire dame 2ème série. Je suis ainsi devenue 2ème série Trèfle ma première année de compétition !SR. : Y a-t-il des conventions que vous aimez (ou détestez...) particulièrement ?
CL. : Je joue beaucoup le "2 carreau multicolore", et ne rejette aucune convention en particulier, quoique, d'après moi, l'accumulation desdites conventions n'est pas une bonne chose.SR. : Quel a été votre parcours en tant que bridgeuse ?
CL. : Je perds la trace de toutes les compétitions auxquelles j'ai participé... Le titre obtenu en 1972 du 4 Dames (alors toutes catégories) a été renouvelé en 1980, 1991, 1997 et 1999, mais je suis particulièrement fière du titre de champion "Open" en 1997, année où nous avons également gagné la division nationale III, pour gagner la division nationale II l'année suivante.SR. : Quelles sont les qualités nécessaires à un bon joueur de bridge ? Ainsi, d'après vous, y a-t-il une différence de niveau entre le bridge féminin et le bridge masculin, comme certains le prétendent ?
J'ai également participé à de nombreux tournois européens, (Menton 93, Aix 98 ...) et même parfois obtenu la première place (Wiesbaden 1983 - Vilamoura 1993); ainsi qu'à des compétitions mondiales comme la Venice Cup de Pekin en 1995.
CL. : L'expérience de nombreuses compétions à tous niveaux aide beaucoup, mais ce qui fait la différence entre les bons joueurs et ceux qui gagnent, c'est d'abord la concentration, et surtout "l'instinct du tueur". Ce dernier m'a quitté ces dernières années.SR : Justement, à l'heure ou j'écris ces lignes (en temps irréel*) vous êtes en bonne place en Division Nationale III. Parlez-nous de votre équipe.
Quant à l'autre qualité, c'est là la différence principale entre hommes et femmes : les femmes manquent parfois de concentration, du fait de leur rôle social, surtout si, comme moi, elles cumulent trois vies : bridgeuse, familiale, et professionnelle.
CL. : Je joue depuis plus de 25 ans avec Jean Claude Andre (c'est avec lui que j'ai remporté la coupe du comité tout récemment), et je côtoie les autres (Ange Agnetti, Arnaud de Grossouvre, Jean Marie Korber er Jean Claude Orman) depuis une bonne vingtaine d'année.SR. : Le mot de la fin ?
CL. : Je suis heureuse d'avoir rencontré ce jeu qui a rempli ma vie, m'a donné tant de joies, et l'occasion de faire de beaux voyages.* L'équipe de Colette Lise s'est classée 2nde/16 le dimanche 7 décembre et monte donc en Division II.